Aimer
Aimer
Aimer encore
Aimer toujours
Aimer jusqu'à plus soif
Et avoir toujours soif
Aimer la vie
Aimer les hommes
Aimer les fleurs
Et les oiseaux
Et t'aimer toi,
Toi, toujours,
Toi encore
Aimer dès l'aube
Aimer encore quand c'est la nuit qui se dérobe
Aimer la pluie et les nuages sombres
Aimer les arbres et les ruisseaux qui chantent
Le soleil qui brûle ma peau
Et la glace
Et la neige et ses flocons
Je t'aime
J'aime tes yeux
J'aime ta peau
Et le sel sur ta langue
Et le sucre de tes cheveux
Je t'aime
Et aussi tes colères
Et aussi tes manies
Tes désespoirs et tes envies
Et si je suis inquiet de ta peau qui se fane
Si l'angoisse m'étreint quand la bête te mord
Je sers ta main si douce et caresse ta joue
J'embrasse ton front brûlant
Je t'en aime que plus
Et encore
Et toujours
Au commencement du jour
A la fin de la ronde
Et j'aime aimer
Aimer encore
Aimer toujours
Dès le matin au petit jour
Et à midi
Et à minuit
J'aime rêver
Rêver d'amour
Rêver encore
Rêver toujours
Me faire dorer sur la plage au sommet des montagnes
Surfer sur les embruns dans les sables qui se perdent
La mer à la montagne
La montagne à la mer
Le soleil sur la lune
Et nous sur son étrave
Naviguant aux étoiles
Les comètes comme sillage
Et j'aime aussi mes peines
Et encore mes chagrins
Ivre de ma joie toujours
J'aime sentir mes troubles se diluer dans l'eau
Se dissoudre dans le vent
Je suis petit
Tout petit
Tout blotti sur le dos d'un oiseau
C'est un grand goéland
Il m'a pris sous son aile
Il m'emporte très loin, dans les replis du temps
Et je rêve d'impossible
Douceur du temps qui passe quand l'amour me caresse
Antoine Leprette
30 octobre 2019
La maison du pêcheur
Locmiquélic
Extrait du recueil « Pour les yeux d’Isa » Inédit