Le silence
Après le fracas des bombes vient le bruit assourdissant du silence
Le silence du vertige
Le silence du vide
Le silence de la mort et peut-être de la vie
L’hébétude du rien
Allongé sur la plage, adossé à la dune
Je contemple les vagues se fracasser sur le rivage
Elles vont, elles viennent et semblent immuables
J’écoute les molécules du silence s’entrechoquer autour de moi
Un silence rempli de tout, d’un monde en devenir
Une note de musique, ou deux ou des cohortes qui déferlent en torrent
Et puis, les doigts sur le piano qui se lèvent,
En attente, comme une respiration entre inspire et expire
Le silence devient musique
Le temps est suspendu, gros d’émotions à venir
Et puis, j’écoute ton absence, absence terrifiante sans espoir de retour
Un silence absolu, lourd, si lourd
Le silence peuplé des monstres de l’angoisse
Des hurlements des loups dans la plaine enneigée quand la bise souffle sans pause
Alors, le silence se fait montagne, abysses insondables
Le silence est un morceau de Temps
Le Temps s’y accumule dans un moment sans début et sans fin
Le silence est un trou noir
Un tunnel, un passage
Et puis la vie repart, un bateau passe sur l’eau
La musique reprend son souffle,
Les doigts courent sur les touches du piano qui répond à nos attentes insatiables
D’autres présents se profilent.
Antoine LEPRETTE
Mardi 10 janvier 2023
Saint-Jean d’Arvey