J’ai rêvé de ce fruit

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Liberté, Paix

Publié dans le n° 109 de Poésie-Sur-Seine dans le cadre du thème Plaidoyer pour la paix

La paix est une cerise,

Un cadeau du printemps, juteux, sucré, si longtemps attendu

Fille de fleurs si frêles, tremblantes dans les gelées d’avril.

 

La paix est un homme, une femme qui avance sur un fil

Désirable, fragile

Offerts aux plus aimants.

 

La paix est un enfant,

Une promesse d’avenir, un espoir, une espérance

Un baume pour nos nuits d’angoisse, de solitude, le rêve d’une vie.

 

La paix est un amant, une amante qu’on prend, qu’on abandonne

Que l’on trahi quand on est garce, qui vous trahi quand on l’oublie

Fidèle, infidèle au grès de nos passions, de nos dénis, de nos envies.

 

La paix est une saison.

Après l’hiver des hommes broyés, des femmes écartelées, des enfants délaissés

Revient le temps des fruits, des fleurs sur les pêchers.

 

Quand vient le temps d’aimer, le temps de reconstruire

Quand elle revient enfin l’urgence du temps de vivre avant que de mourir

La paix se fait anneau, promesse d’éternité.

 

Et toujours dans nos vies elle est une caresse, une prière, une offrande,

Un combat sans fin, jamais acquis, toujours recommencé.

 

Antoine Leprette

Le pianiste

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Singuliers, Liberté
Publié dans le n° 192 de la revue Verso

Il avance à petits pas
La nuit est son royaume
Une nuit sans étoiles
Il écoute le monde
La musique du monde

Sur le balcon au-dessus des toits
Il parle aux chats
Et aux oiseaux aussi
Il aime bien les oiseaux


La nuit est son royaume

Une nuit étoilée de sons, d’odeurs,
Chaque vibration fait résonner son corps
Il regarde le monde
Ses yeux à l’intérieur
Il respire longuement la douceur du soir
Il l’aspire le monde
Renifle ses parfums
Les parfums du monde

Il frissonne
Revient, à petits pas hésitants
Son piano s’agite sous la caresse de ses doigts
Longues et douces fiançailles
Les notes courent, bondissent, ricochent
Sur les étoiles de sa nuit
Il joue sans s’arrêter dans ses ténèbres sans fin
Ses notes sont ses couleurs
Et sa musique interroge nos silences intérieurs

 

Antoine LEPRETTE

Jeudi 28 octobre 2021
La maison du Pêcheur – Locmiquélic

Seul !

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Singuliers
Publié dans le n° 192 de la revue Verso

Dans la chambre sous les toits,
Des étoiles clignotent dans la lucarne bleutée,
Muettes,
L’homme les regarde,
Leur parle avec ses yeux.
Tous les soirs,
Tous les soirs,
L’oreille tendue vers leur silence,
Il guette.

Sa compagne n’est plus,
Le silence l’a prise.
Elle était son amour,
L’amour d’une vie.
Il est aujourd’hui compagnon des étoiles,
D’une étoile.
Dans la rue, on rit, on marche, on fait du bruit.
Assourdi de silence,
Il attend.

Quand le froid l’envahit,
Seul,
L’homme prend son violon,
L’archet s’envole,
Bach chante.

Antoine LEPRETTE
Samedi 23 octobre 2021
La maison du Pêcheur – Locmiquélic

Le réel

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : aucun
Publié dans le n° 192 de la revue Verso



Nous fabriquons le cadre
Nous posons les couleurs
A chaque seconde
A chaque heure
Nous nous inventons 
Nous créons l’univers.


Antoine LEPRETTE
Mercredi 1 décembre 2021
La maison du Pêcheur – Locmiquélic

Homo Invisibilis

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Liberté

Publié dans le n° 190 de la revue Florilège

Hommes, femmes,

Enfants déconnectés

Dans la rue, au café, dans le bus, au restaurant,

Ils avancent, soliloquent à voix haute tel ces fous d’un monde pas si lointain,

la prothèse sur l’oreille, tel des cyborgs.

Où sont-ils ?

Perdus dans les fils d’une toile invisible,

Ils se frôlent, se côtoient,

Se voient-ils ?

Se parlent-ils en dehors des écrans ?

Je ne sais.

Au loin, le soleil se couche sur Groix,

Incendie sur l’océan.

Les cyborgs admirent...sur leurs écrans.

Je me sens invisible.

Ont-ils si peur ? Peur d’être, peur de l’autre ?

Tel François d’Assise, je m’en vais parler aux arbres,

Aux oiseaux, aux fourmis et pourquoi pas aux poireaux.

Nous en rêvions, nous l’avions imaginé dans nos romans, au cinéma.

Je suis là devant eux.

Ils ont créé l’homme invisible, transparent,

Une nouvelle espèce : homo invisibilis.

Nous vivons dans le bruit des ondes, images, sons, blablas sans fin.

Nous n’écoutons plus le silence.

Peur de soi, de l’infini, peur de l’autre,

Qui sont-ils tous ces errants ?

 

Antoine LEPRETTE

Dimanche 08 janvier 2023

Saint-Jean d’Arvey

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