A t’on encore le droit de rêver un peu ?
Un poème de mon frère François Leprette, écrit en 1966
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Un poème de mon frère François Leprette, écrit en 1966
Pour parler de la Provence, je veux partager ces descriptions si fines, si élégantes, rédigées par mon grand-père, Fernand Leprette, il y a près de soixante dix ans dans son beau livre, la Rose rouge, qui rend hommage à une amie provençale, trop tôt disparue, victime d'un cancer. Mon grand-père était un homme du Nord, fasciné par les lumières du sud, mais tellement respectueux de ces hommes, de ces femmes qu'il rencontrait et de ces paysages qui l'éblouissaient. C'est en homme grandi dans les corons du Cambraisis, venant d'Egypte où il séjournait depuis bientôt trente ans, qu'il décrit ces paysages provençaux qu'il découvre pour la première fois, près de Joucas, non loin de Gordes et de Roussillon, la demeure dont son amie était originaire
Arghavan Arghavan,
Ma chère branche solitaire séparée de moi
De quelle couleur est ton ciel aujourd'hui?
Est-ce qu'il y a du soleil?
Ou il est encore nuageux ?
Moi, dans ce coin extérieur du monde Je n'ai pas de ciel au dessus de ma tête
Et je ne sens rien du printemps
Dans ce coin sombre oublié
Un souvenir coloré dans mon esprit
Me fait pleurer
Mon Arghavan est là-bas
Mon Arghavan est seul
Mon Arghavan pleure
Arghavan!
Quel est le secret du printemps 1
Qui vient à chaque fois en m'apportant du chagrin ?
Arghavan! Arghavan!
Tiens-toi droit
Chante ma chanson non-chantée
Chante, chante, chante !
Extrait d’un poème de Hshang Ebtehaj2 (perse: هوش ) dont le nom de plume est H. E. Sayeh3 ( سایه, littéralement “Ombre”) chanté par Alireza Ghorbani
Traduction en français de Maryam Shahryari
1 Pour lui, le printemps vient toujours avec son chagrin, alors qu'en Iran, le printemps est le commencement du nouvel an et il faut qu'il lui apporte de la chance et de la joie
2Poète iranien né en 1928. Il est emprisonné durant un an lors de la révolution iranienne en 1979. Il vit aujourd’hui en Allemagne.
Je ne suis pas un ange, ni un diable, qui suis-je et que suis-je?
Je suis moi.
Ni de vent ni de feu, je ne suis pas que le petit-fils de la terre!
Moi et une petite lampe qui s'éteint sous le souffle d’une brise
Pas d'aube dans ma main, pas d'étoile sur mon front
Moi et une robe serrée qui n'est pas à ma taille
Je n'ai pas le ciel à ma porte, ni Dieu dans les mains
Je ne suis pas le juste absolu, ni injuste, ni mal
Je ne suis pas absolument bon
Je suis ablaq1, noir et blanc !
Que je suis impliqué dans le bien et le mal
Je ne laisserai pas ce chagrin s'échapper et ni l'embrasserai, c'est le chagrin ! que devrais-je faire !
Que puisse-je dire d'un adversaire que je ne choisis pas?
Je ne veux pas ajouter du sel sur une blessure permanente
Je ne suis ni le premier fatigué, ni le dernier souffrant
J'ai soif d'un baiser de ses lèvres dont je devrais être reconnaissants dans l’instant
Car Je ne sais pas ce qui m'arrivera demain
Hossein Monzavi 2
Traduction du persan : Maryam Shahryari
Chanté par Homayoun Shajarian
" نه فرشته ام نه شیطان"
نه فرشته ام ، نه شیطان ، کی ام و چی ام؟ همینم!
نه ز بادم و نز آتش ، که نواده ی زمینم!
منم و چراغ خردی که بمیرد از نسیمی
نه سپیده دم به دستم ، نه ستاره بر جبینم
منم و ردای تنگی که به جز «من» اش نگنجد
نه فلک بر آستانم ، نه خدا در آستینم
نه حق حقم ، نه ناحق نه بدم ، نه خوب مطلق
سیه و سپیدم : ابلق! که به نیک و بد عجینم
نه برانمش ، نه در بر ، کِشَمَش ، غم است دیگر!
چه بگویم از حریفی که من اش نمی گزینم؟
نزنم نمک به زخمی که همیشگی است ، باری ،
که نه خسته ی نخستین ، نه خراب آخرینم
تب بوسه ایم از آن لب ، به غنیمت است امشب
که نه آگه ام که فردا ، چه نشسته در کمینم
حسین منزوی
1Terme iranien qui signifie bicolore
2Hossein Mozavi. Poète iranien contemporain (1947-2004). Il propose une vision à la fois généreuse et pessimiste de la vie. Comme le mal fait partie de la vie, comme nous sommes soumis à la dictature du temps qui passe, il faut chanter la beauté et l’amour
Les poèmes d'Adèlaïde, rédigés après le grand départ de notre ami Luc de la communauté du Plancher des chèvres de Bauduen dans le Var, sont d'une grande fraîcheur et témoignent d'un grand amour de la vie. Merci Adélaïde. On t'a fermé les yeux mais pour nous, ils restent grands ouverts, a tchao Luc.