Tu es femme-jardin

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Amour
Ton petit jardin est ta dernière demeure
La dernière ?
Tu es devenue fleurs
Herbes folles
Lierre sauvageon
Tu nourris les abeilles
Tu aimais tellement le miel
Tu es un jardin-femme
Une femme-jardin
Tu étais femme
Tu es devenue jardin
Ta mort a donné la vie
Merveille de la vie
Je t’aime encore
Encore et toujours
Je t’aimais femme
Je t’aime jardin

Ton petit jardin est fleuri
Tu es les fleurs de ton petit jardin
Ses jonquilles
Ses myosotis
Et aujourd’hui ses boutons d’or et ses muguets
Et quand vient à moi le parfum de la rose
C’est un baiser sur ma bouche
Si doux
Si tendre

Tu es les fleurs de ton petit jardin
Tu es ton petit jardin
Qui vit et se transforme
Sauvage
Hors du Temps
Vivant !

Antoine Leprette

Jeudi 15 avril 2022

La maison du Pêcheur – Locmiquélic dans  «Après le départ d’Isa» (en préparation)

Foutez nous donc la paix

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Liberté

	A nos amis Ukrainiens, Syriens, Yéménites...

Nous crions dans l’orage
Nous hurlons dans le ciel bleu
Devenu gris
Devenu noir
Tourmenté

Ils sont revenus
On les croyait finis
Il n’en n’ont jamais assez
Ils sont revenus les buveurs de sang
De notre sang
On les croyait d’un autre Temps
Ils sont de tous les Temps
Les suceurs de sang
Avec leurs tristes jouets morbides
Leurs tanks, leurs avions et leurs bombes
Leurs grands mots et leurs mensonges
La haine au ventre
La haine au cœur
La haine aux yeux
La haine de la vie
Ils n’aiment que la mort
Jamais la leur
Celle des autres
Les Autres
Les Pas pareils
Les Pas comme eux
Les différents
Ils n’aiment pas la vie
La vie leur fait peur

Nous crions dans l’orage
Nous hurlons dans le ciel bleu
Devenu gris
Devenu noir
Sinistré
Mais nous continuons
Oui nous continuerons
Encore et toujours
Partout et en tous lieux
A crier ton nom
« Liberté »

Foutez nous la paix !

Antoine Leprette

Lundi 21 mars 2022 - La maison du Pêcheur – Locmiquélic dans « Blues du soir (en préparation)

29 octobre 1922 ! 5 mars 1933 ! 24 avril 2022 ?

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Classé dans : Voyages en poésie Mots clés : Liberté
Encore et encore merci à Eugène Ionesco pour avoir écrit « Rhinocéros »

Chemises noires
Chemises brunes
Les vautours sont de retour
Tapis dans la nuit
Aux aguets
Prêts à tout
Pour béqueter les charognes
L’air putride de nos faiblesses

Au soleil
Paillettes et blonds cheveux
Mais dans la nuit
Dents acérées
Chemises brunes
Chemises noires
Tissées de mensonges et de haine
Décolorées par la peur
La peur de l’autre, 
De la vie

Les rhinocéros sont dans la ville
Un, puis deux, puis mille
Ils sont maintenant des millions
Leurs troupeaux se répandent
Dans les bureaux
A la radio

Puissions nous tous ensemble crier :
« Ce n’est pourtant pas si vilain que ça un homme..
(…)
On ne m’aura pas, moi
Vous ne m’aurez pas, moi
Je ne vous suivrai pas,
Je ne vous comprends pas !
Je reste ce que je suis.
Je suis un être humain.
Un être humain.
(...)
Contre tout le monde,
Je me défendrai !
Je suis le dernier homme,
Je le resterai jusqu’au bout !
Je ne capitule pas !1»

Antoine Leprette

Jeudi 15 avril 2022 - La maison du Pêcheur – Locmiquélic - dans «Blues du soir» (en préparation)

1« Rhinocéros », Eugène Ionesco, Acte III

Ouvrages collectifs

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Classé dans : Publications-Evénements Mots clés : Publications, Amour
  • Edition de Demain III dans l'anthologie annuelle « Recueil de poèmes 2022 » aux éditions France Libris publiée par l'association « Poètes de l’amitié - Poètes sans frontières », collection "L' Aéro-page"

Extrait:

Demain qui rit, demain qui pleure

On verra bien demain.

Quel chemin prendrons nous ?

Demain est autre jour.

Alors !

Alors, viens mon amour

Viens, viens !

Allons nous allonger, nous caresser, nous couvrir de baisers

[...]

Lundi 4 mai 2020 – Locmiquélic - La Maison du Pêcheur

Dans les recueils "Dans les fêlures du Temps" et "Pour les yeux d'Isa"

Lire la suite de Ouvrages collectifs

n°186 de la revue Florilège

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Classé dans : Autres regards, Publications-Evénements Mots clés : aucun

Elle court, elle court la poésie

J’ai lu quelque part que la poésie n’aurait plus rien à dire. Étrange cécité !

La poésie est comme les autres formes d’art, une possibilité de capter les émotions du monde et de les lui renvoyer. Publiques ou intimes, ces émotions sont universelles, fruits de notre condition humaine. S’interroger sur le temps qui passe, les mystères de la beauté d’une fleur, les douceurs et les violences de l’amour, le regard perdu d’un passant, les conditions meurtrières de traversée de la Méditerranée d’hommes et de femmes fuyant la misère d’un ailleurs si proche, la disparition des abeilles, la souffrance d’une femme battue, les ressorts cachés de nos joies et de nos peines, autant d’émotions partagées que la poésie capte et nous renvoie.

La poésie est aujourd’hui vivante, partout, pratiquée, lue, chantée, écoutée et si elle n’a plus l’honneur des médias qui ont pignon sur rue, elle parcourt avec bonheur nos quartiers et nos villages. Notre pays est irrigué de centaines de revues et maisons d’édition qui se consacrent à l’art poétique, au service de milliers de poètes, de tous âges, des deux sexes qui trouvent dans leur art le moyen d’échanger leurs émotions et leur amour des mots. Partout vivent des ateliers d’écriture, des cercles de lecture, des festivals. Des spectacles naissent chaque jour, tous en équilibre, toujours menacés, un combat de tous les jours sous le regard vide de beaucoup de nos édiles.

Dans ce siècle déboussolé, plus que jamais la poésie doit pouvoir tout dire, de nos futilités, de nos souffrances, de nos révoltes, de nos outrances, avec violence, délicatesse, chacun dans son style, des styles qui parcourent toutes la gamme des mots et de leurs arrangements. Les poètes composent les mots comme les peintres les couleurs, les musiciens les sons, les danseurs les formes du corps.

Ensuite ? Le poème vole de ses propres ailes. Il vole, créé, recréé par ceux qui le publient, le lisent, le disent, le slament, le rappent, le chantent dans l’intimité d’une chambre sous les toits, accompagné d’un luth ou au micro d’une salle saturée de musique électrique. Il est bon parfois de se rappeler ce cris de Léo Ferré : « La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique… »

Affirmer que la poésie n’a plus rien à dire, c’est penser que nous savons tout de nous et de nos rapports au monde. Et pourtant ! nous sommes à nous mêmes les premiers mystères de l’existence et aux autres le second. De quoi explorer jusqu’à la fin des temps.

 

Antoine LEPRETTE

Texte publié en éditorial dans le numéro 186 de la revue Florilège.

On peut aussi y trouver le poème Quinze ans (cf. Plus bas)

 

 

 

 

 

 

 

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