Poème publié avec l'autorisation de Chris Talazac, également publié dans la revue Florilège
Je te donne à sentir
La douceur de mes mains
Plein panier de désirs
Pour oublier ta faim
Je te donne à goûter
L'écorce de ma bouche
Et cueillir ses baisers
Sur le bord de ma couche
Je te donne à entendre
Les échos de mes rêves
Là-bas dans cette chambre
Où le printemps se lève
Je te donne à relire
Mes yeux et mon visage
L'envie qui me déchire
A travers cette page
Je te donne à sculpter
Ma robe de lumière
Son feuillage d'été
Ses reflets de rivière
Je te donne à toucher
La chair de mon absence
Ses brûlures ses regrets
Et sa longue impatience
Je te donne à ouvrir
L'écrin de mes secrets
Afin que tu respires
Leur parfum de péché
Chris Talazac
Site: http://poetika17.com/
Mel : poetika17@gmail.com
© Christiane TALAZAC (Poetika)
Poème publié dans le numéro 64 de la revue Intervention à Haute Voix de Décembre 2022 sur le thème "Masques" (IHV est un atelier de poésie qui dépend de la section art créatif de la MJC de la Vallée à Chaville - cliquer sur la page de couverture pour en savoir plus)
L’homme triste est seul.
Il sourit à l’extérieur,
Il pleure à l’intérieur.
Il semble vivant quand on le croise
Mais son âme est morte depuis longtemps déjà.
Il fait semblant !
Il fait beau, la vie est belle !
Sautez, dansez mesdemoiselles !
Ses mains applaudissent ,
Le spectacle est grandiose.
Les danseurs, les comédiens, les musiciens, les baladins
Font rire, font pleurer,
Font vibrer les âmes à l’unisson des émotions
Mais au fond de son cœur, la joie s’en est allée,
Les sensations sont mortes.
Lui, n’est plus qu’un vieux pantin de bois,
Son nez s’allonge, il fait semblant !
Elle est partie celle qu’il aimait,
Elle est partie, cancérisée !
Et avec elle les rires, les couleurs, les musiques, les flonflons.
Il voudrait rire encore
Et encore chanter,
Remplir encore, encore son âme des beautés de ce monde.
Il veut y croire !
Il doit y croire !
Il sourit doucement à ses amis, à ses parents
Mais son regard est mort.
Ce sont les yeux du poisson que l’on vient de pêcher,
Les yeux de celui qui voit la vie s’en aller, à petits pas,
La vie de celui qui ne comprend pas pourquoi la vie s’en va.
La tristesse est sa compagne, son amante, sa maîtresse,
Il voudrait vivre mais n’y arrive pas.
Alors, il met son masque,
Le masque de Jean-qui-rit pour cacher Jean-qui-pleure.
Il a honte car il a peur que sa tristesse fasse peur.
Il sourit au monde
Et pleure à l’intérieur.
Il est l’homme triste qui ravale ses larmes quand il croise un ami.
Ses larmes ? Il les garde pour les confier à l’oreiller
Quand il pleure doucement sur son amour assassiné.
Là ! Il ne fait plus semblant !
Il est l’homme triste, il est l’homme qui pleure.
Antoine Leprette
Jeudi 15 juillet 2021 – La Maison du Pêcheur – Locmiquélic
Extrait de « Après le départ d’Isa » (recueil en cours)
Poème publié dans le n° 188 (septembre 2022) de la revue Florilège :
En cliquant sur l'icône, vous pouvez accéder à l’intégralité de la revue :
S’endormir seul et s’éveiller dans un monde imprévu
Tu es là, devant moi
Tu me prends par la main
Et nous volons au loin
Le monde s’est ralenti
Il est presque à l’arrêt
Et nous habitons pleinement ce petit bout de Temps
Cette seconde de certitude
Dans ce monde mouvant
Juste fermer les yeux
Et sentir la vie aller
L’eau couler
La sève monter
Sentir naître le monde
Pour rien
Gratuit !
Antoine Leprette
Dimanche 3 juillet 2022
La Maison du Pêcheur – Locmiquélic
Poème publié dans le n° 187 (juin 2022) de la revue Florilège
:
Ton esprit a rejoint le doux pays des rêves
Tu as gagné enfin l’étrange pays des songes
Tu m’y retrouve parfois dans mes rêves éveillés
Tu viens m’y rencontrer dans mes songes nocturnes
Es-tu toi-même un songe ?
Notre vie fut-elle une longue rêverie ?
Tu as pris tes quartiers dans un petit village
Qui a pour nom mémoire, place des souvenirs
Je viens t’y retrouver quand mon âme esseulée
S’abandonne aux émois de notre cher passé.
Je souris,
Te souviens-tu ?
Nous étions si heureux dans la rue
La rue des Pas-Perdus
La maison du Guetteur
La Douce
La maison du Pêcheur
Aujourd’hui, mes pas s’égarent dans ce nouveau village
Je guette tes empreintes
Je pêche mes souvenirs
Si doux.
Tu n’es pas toujours là
Ton visage se cache
Me serai-je perdu ?
Le Temps fait son affaire.
Antoine Leprette
Lundi 3 janvier 2022
La maison du Pêcheur – Locmiquélic
«Après le départ d’Isa» (Recueil en préparation)
Je marchais dans la colline,
Inondé de lumière et du bleu de la mer.
Sur un rocher, un grand oiseau blanc m’attendait.
Il me dit :
« Vole !
Ai confiance !
Tu peux vivre maintenant. »
Sur les rives d’un grand lac,
J’ai vu un cygne bleu au long cou si gracieux.
S’inclinant devant moi,
Il me dit :
« Apprivoise ta solitude !
Il va te falloir l’aimer pour deux. »
Continuant mon chemin, j’ai croisé un grand paon.
Sa queue faisait la roue.
Saluant mon passage,
Il me dit :
« Tu as construit une maison
Tu as arpenté bien des chemins
Tu as nagé dans le lac des souvenirs anciens
Tu as rêvé tout haut d’impossibles futurs
Tu as aimé, ô combien !
Et ton amour s’est envolé sur un oiseau d’argent.
Il est temps maintenant !
Plonge tes mains dans la glaise
Façonne ton présent »
Alors !
Alors, j’ai ouvert les bras
Et comme un enfant ivre de soleil et de vent
Je me suis mis à courir,
A courir en chantant
« La la la laaa,
La la la laaa,
Laaa »
(La sol fa mi
Sol fa mi ré
Mi)
Antoine leprette
Mercredi 2 mars 2022 L’Appart’ de la colline
Marseille
«Après le départ d’Isa» (en préparation)