Publié dans IHV n°66
Se lover
Se caresser
Se regarder
Se contempler
Un nuage de douceur dans les yeux
Dans les mains
Tout au long de la peau
Un nuage blanc qui dit je t’aime
Je t’aime mon amour, mon enfant
Je t’aime toi, l’autre,
Que je ne connais pas mais qui passe
Que j’ai regardé et qui m’a regardé
Un soleil se couche sur la mer apaisée
Partout la guerre, partout le sang versé
Et pourtant !
Une main oubliée, très douce, caresse mes neurones
La douceur du tricot de mon arrière grand-mère
Un bonbon, un baiser, un sourire, pour rien, pour tout
J’ai dix ans
Un bébé, une goutte de lait sur un sein bleuté
Et toi, mon amour, mon aimée
Ô ce regard de miel !
Je fonds dans ta bouche, sous tes doigts
Antoine Leprette
Dimanche 3 décembre 2023 – La maison du Pêcheur - Locmiquélic
Dans les Fêlures du Temps sera exposé à la Médiathèque Philomena Jouan de Locmiquélic (56 570) du mardi 8 au samedi 26 octobre. Chaque poème sera exposé avec son illustration en vis à vis.
Nous rencontrons les journalistes de Ouest France et du Télégramme de Brest lundi premier octobre.
Une rencontre aura lieu le vendredi 18 octobre à 18 h 30 à la Médiathèque autour du recueil, des conditions de son élaboration et de sa publication en présence d'Antoine Leprette et de l'illustrateur Titouan, une occasion d'échanger sur les différentes perception du Temps, sur la poésie et sur la complémentarité avec les autres formes artistiques (arts graphiques, musique, danse, ...)
Quelques poèmes du recueil seront lus, amenez les vôtres pour les partager. La poésie ne prend vraiment tout son sens qu'à voix haute.
A cette occasion sera évoquée la nécessité des revues de poésie et des petites maisons d’édition. Différentes revues de poésie seront présentées, plus particulièrement Florilège, Poésie sur Seine, Verso, Intervention à Haute Voix, Spered Gouez et Poésie première.
Venez nombreux.
Pour lire l'article de la Médiathèque de Locmiquélic: https://www.mediarade.net/agenda
et https://www.mediarade.net/cms/articleview/id/806
L’homme marche
Il ne s’arrête pas l’homme
Jamais
Il avance
Un pas
Encore un pas
Il crie
Il appelle
Dans la rue, dans la ville
Il marche
Il ne s’arrête pas
Un pas
Encore un pas
Il crie
Il appelle
Dans la forêt, dans le désert
Au sommet des montagnes
Sur la dune, sur la vague
Sous la pluie, dans la neige
Il crie
Il appelle
Où es-tu ?
Où es-tu ?
Et le vent répond
Seul le vent répond
Mais qui comprend le vent ?
Antoine LEPRETTE
Dimanche 17 décembre 2023 – La maison du Pêcheur - Locmiquélic
Poème publié avec l'autorisation de Chris Talazac, également publié dans la revue Florilège
Je te donne à sentir
La douceur de mes mains
Plein panier de désirs
Pour oublier ta faim
Je te donne à goûter
L'écorce de ma bouche
Et cueillir ses baisers
Sur le bord de ma couche
Je te donne à entendre
Les échos de mes rêves
Là-bas dans cette chambre
Où le printemps se lève
Je te donne à relire
Mes yeux et mon visage
L'envie qui me déchire
A travers cette page
Je te donne à sculpter
Ma robe de lumière
Son feuillage d'été
Ses reflets de rivière
Je te donne à toucher
La chair de mon absence
Ses brûlures ses regrets
Et sa longue impatience
Je te donne à ouvrir
L'écrin de mes secrets
Afin que tu respires
Leur parfum de péché
Chris Talazac
Site: http://poetika17.com/
Mel : poetika17@gmail.com
© Christiane TALAZAC (Poetika)
Poème publié dans le numéro 64 de la revue Intervention à Haute Voix de Décembre 2022 sur le thème "Masques" (IHV est un atelier de poésie qui dépend de la section art créatif de la MJC de la Vallée à Chaville - cliquer sur la page de couverture pour en savoir plus)
L’homme triste est seul.
Il sourit à l’extérieur,
Il pleure à l’intérieur.
Il semble vivant quand on le croise
Mais son âme est morte depuis longtemps déjà.
Il fait semblant !
Il fait beau, la vie est belle !
Sautez, dansez mesdemoiselles !
Ses mains applaudissent ,
Le spectacle est grandiose.
Les danseurs, les comédiens, les musiciens, les baladins
Font rire, font pleurer,
Font vibrer les âmes à l’unisson des émotions
Mais au fond de son cœur, la joie s’en est allée,
Les sensations sont mortes.
Lui, n’est plus qu’un vieux pantin de bois,
Son nez s’allonge, il fait semblant !
Elle est partie celle qu’il aimait,
Elle est partie, cancérisée !
Et avec elle les rires, les couleurs, les musiques, les flonflons.
Il voudrait rire encore
Et encore chanter,
Remplir encore, encore son âme des beautés de ce monde.
Il veut y croire !
Il doit y croire !
Il sourit doucement à ses amis, à ses parents
Mais son regard est mort.
Ce sont les yeux du poisson que l’on vient de pêcher,
Les yeux de celui qui voit la vie s’en aller, à petits pas,
La vie de celui qui ne comprend pas pourquoi la vie s’en va.
La tristesse est sa compagne, son amante, sa maîtresse,
Il voudrait vivre mais n’y arrive pas.
Alors, il met son masque,
Le masque de Jean-qui-rit pour cacher Jean-qui-pleure.
Il a honte car il a peur que sa tristesse fasse peur.
Il sourit au monde
Et pleure à l’intérieur.
Il est l’homme triste qui ravale ses larmes quand il croise un ami.
Ses larmes ? Il les garde pour les confier à l’oreiller
Quand il pleure doucement sur son amour assassiné.
Là ! Il ne fait plus semblant !
Il est l’homme triste, il est l’homme qui pleure.
Antoine Leprette
Jeudi 15 juillet 2021 – La Maison du Pêcheur – Locmiquélic
Extrait de « Après le départ d’Isa » (recueil en cours)