Après le fracas des bombes vient le bruit assourdissant du silence
Le silence du vertige
Le silence du vide
Le silence de la mort et peut-être de la vie
L’hébétude du rien
Allongé sur la plage, adossé à la dune
Je contemple les vagues se fracasser sur le rivage
Elles vont, elles viennent et semblent immuables
J’écoute les molécules du silence s’entrechoquer autour de moi
Un silence rempli de tout, d’un monde en devenir
Une note de musique, ou deux ou des cohortes qui déferlent en torrent
Et puis, les doigts sur le piano qui se lèvent,
En attente, comme une respiration entre inspire et expire
Le silence devient musique
Le temps est suspendu, gros d’émotions à venir
Et puis, j’écoute ton absence, absence terrifiante sans espoir de retour
Un silence absolu, lourd, si lourd
Le silence peuplé des monstres de l’angoisse
Des hurlements des loups dans la plaine enneigée quand la bise souffle sans pause
Alors, le silence se fait montagne, abysses insondables
Le silence est un morceau de Temps
Le Temps s’y accumule dans un moment sans début et sans fin
Le silence est un trou noir
Un tunnel, un passage
Et puis la vie repart, un bateau passe sur l’eau
La musique reprend son souffle,
Les doigts courent sur les touches du piano qui répond à nos attentes insatiables
D’autres présents se profilent.
Antoine LEPRETTE
Mardi 10 janvier 2023
Saint-Jean d’Arvey
Poème publié dans le n° 188 (septembre 2022) de la revue Florilège :
En cliquant sur l'icône, vous pouvez accéder à l’intégralité de la revue :
S’endormir seul et s’éveiller dans un monde imprévu
Tu es là, devant moi
Tu me prends par la main
Et nous volons au loin
Le monde s’est ralenti
Il est presque à l’arrêt
Et nous habitons pleinement ce petit bout de Temps
Cette seconde de certitude
Dans ce monde mouvant
Juste fermer les yeux
Et sentir la vie aller
L’eau couler
La sève monter
Sentir naître le monde
Pour rien
Gratuit !
Antoine Leprette
Dimanche 3 juillet 2022
La Maison du Pêcheur – Locmiquélic
Poème publié dans le n° 184 de la revue Florilège de septembre 2021
Extrait:
"Elle est partie mon amour, mon aimée
Et l’horloge s’est arrêtée
Le Temps s’est figé
Dans la cour de l’école jouent les enfants
...................."
Antoine Leprette
Samedi 19 juin 2021
Dans le train Paris-Lorient
Dans "Après le départ d'Isa" et "Dans les fêlures du Temps" (recueils en préparation)
Pour Isabelle
Le soleil par dessus l'horizon pousse les nuages,
Repousse la nuit.
Les yeux grands ouverts,
Je contemple
Les yeux fermés, paupières plissées,
J'écoute
Elle était là ma rose
Elle a fleuri ce matin
Refleurira demain
Celle d'aujourd'hui n'est plus
Celle de demain sera
Impermanence des choses
Éternité du temps
Elle est fanée ma rose
Sera plus belle demain
Ainsi passe le temps qui nous cache ses merveilles dans ses replis secrets
Antoine Leprette
Samedi 12 décembre 2020
La Maison du Pêcheur - Locmiquélic
Recueil en préparation "Dans les fêlures du Temps"
Pour Isabelle
Dans le matin naissant, une rose a fleuri
Et la fleur s'est fanée quand la journée est close
Demain dans mon jardin, elle renaîtra la rose
Merveille de la fleur qui tous les jours revit.
J'attends impatiemment son rendez-vous galant
Je voudrais être abeille, bourdon ou papillon,
Pénétrer son calice entrouvert doucement
Me gaver de son suc, féconder ses boutons
Merveille du temps qui passe, toujours se renouvelle
Et mon cœur qui s'embrase
Toujours, encore, sans cesse
Comme une première fois
Là-bas dans la vallée
J'entends danser le vent
Chante, chante la bise
Rend fort mon cœur d'enfant
A chaque heure qui passe, je peux créer le monde
Avec mes yeux, ma bouche, tous mes sens en avant
Mes oreilles tendues aux doux chants des oiseaux
Et ma peau qui frémit au bruissement du temps
Mes papilles sont gourmandes
Je veux vivre et goûter, déguster, aimer, me délecter
Du soleil, de l'eau, des arbres et des grands vents
Ivresse du moment, extase du toujours
Jubilation de l'éternité, contenue dans l'instant
S'émerveiller du temps qui passe
S'émerveiller du temps qui vient
Pour combattre nos peurs et vivre le présent
Savoir que nous sommes atomes et molécules
Venus du fond des temps, du secret des étoiles
Savoir que l'infini repose au creux de la rose qui s'étiole
Dégageant son parfum si doux et fort ensemble
Savoir que cette mort prépare son renouveau
Qu'elle a besoin de moi comme je n' suis rien sans elle
Ce savoir là m'émeut et me remplit de joie
Dans le matin naissant, une rose a fleuri
Et la fleur s'est fanée quand la journée est close
Demain dans mon jardin, elle renaîtra la rose
Merveille de la fleur qui tous les jours revit.
Antoine Leprette
Lundi 14 décembre 2020
La Maison du Pêcheur - Locmiquélic
Recueil en préparation "Dans les fêlures du Temps"