Où es-tu donc passé ?
Où es-tu donc passé adolescent perdu ?
Tu es parti bien loin au pays de mes songes
Longtemps tu es resté, comme collé à ma peau
J’ai été, tu n’es plus
Dans quel monde étrange tu sembles être dissout ?
Il est si loin l’adolescent aux joues de pêche, au parfum de groseille
Et pourtant mon âme, le sens-tu palpiter
Ce cœur adolescent qui s’enflammait si vite ?
Qui riait, qui pleurait, qui s’embrasait
Pour un sein aperçu
Un sourire reçu
Pour un nombril
Ton nombril, le mien, les seuls centres du monde
Je t’aime encore tu sais
Toi qui m’a donné tous mes premiers émois
Nos langues maladroites unies dans un frisson
Je, tu, nous,
Je m’aimais en toi, en toi je me fondais
« Je est un autre » s’exclamait Rimbaud
Et « Tu » es mon double
Nous avions dix sept ans.
Antoine Leprette -