Publié dans le n° 109 de Poésie-Sur-Seine dans le cadre du thème Plaidoyer pour la paix.
Douce est la vie
Une caresse, un rayon de miel, un sourire
Un oiseau qui plane, un enfant qui dort
Tout ça est pas grand-chose,
Bonheur ténu, si vaste
Terrible est la vie
Un coup de baïonnette, une mine qui explose
Un œil éteint, un drone qui bourdonne
Un jeune homme allongé (On pourrait croire qu’il dort)
Bonheur assassiné
Ils sont bleus, ils sont rouges, la furie les emporte
Pour un sillon, pour quelques mots, un bout de tissu, un temple
Leurs sexes confondus dans l’éclat des fusils
Au bout de leurs doigts, sur leurs claviers, micros ouverts, écrans allumés
Et peu importe s’ils sont des milliers, s’ils sont des millions
Hommes, femmes, enfants mêlés, déchirés dans des fosses à jamais refermées
Litanie sans fin, jour après jour, nuit après nuit !
Je me roule en boule sur mon lit, je me bouche les oreilles
Et j’entends leurs cris, infinis…
Le cri de Munch !
Laissez nous dormir, laissez nous rêver, danser et puis rire
Souffrir parfois, souvent douter, laissez nous nous aimer
Laissez nous la paix !
Antoine Leprette
Publié dans le n° 109 de Poésie-Sur-Seine dans le cadre du thème Plaidoyer pour la paix
La paix est une cerise,
Un cadeau du printemps, juteux, sucré, si longtemps attendu
Fille de fleurs si frêles, tremblantes dans les gelées d’avril.
La paix est un homme, une femme qui avance sur un fil
Désirable, fragile
Offerts aux plus aimants.
La paix est un enfant,
Une promesse d’avenir, un espoir, une espérance
Un baume pour nos nuits d’angoisse, de solitude, le rêve d’une vie.
La paix est un amant, une amante qu’on prend, qu’on abandonne
Que l’on trahi quand on est garce, qui vous trahi quand on l’oublie
Fidèle, infidèle au grès de nos passions, de nos dénis, de nos envies.
La paix est une saison.
Après l’hiver des hommes broyés, des femmes écartelées, des enfants délaissés
Revient le temps des fruits, des fleurs sur les pêchers.
Quand vient le temps d’aimer, le temps de reconstruire
Quand elle revient enfin l’urgence du temps de vivre avant que de mourir
La paix se fait anneau, promesse d’éternité.
Et toujours dans nos vies elle est une caresse, une prière, une offrande,
Un combat sans fin, jamais acquis, toujours recommencé.
Antoine Leprette