6° salon d'auteurs de Quimperlé
Dimanche 3 mars, je serai au 6° salon d'auteurs de Quimperlé, espace Benoîte Groult, salle du Koad-Kaër pour présenter Dans les fêlures du Temps.
Dimanche 3 mars, je serai au 6° salon d'auteurs de Quimperlé, espace Benoîte Groult, salle du Koad-Kaër pour présenter Dans les fêlures du Temps.
Qu’il était doux le temps de l’eau
Chaque caresse me parvenait en onde tendre
Chaque mot était musique
Les couleurs étaient d’aquarelle jaune et rouge, orangée
Les jours et les nuits rythmés au son du tambour
Sans début et sans fin
Et puis ma couche est devenue trop serrée
Mon hamac étriqué
Les parois de mon nid se sont mises à pulser, frénétiques
J’étouffais
Les battements du tambour jouèrent des rythmes sauvages
Ils me disaient : « Tu dois partir, t’en aller »
Au loin, si loin et si proche, une voix douce, sa voix, la voix des sirènes,
me chantait « Viens ! Viens ! je t’attends ! »
Je me suis étiré dans un chemin étroit
J’ai rampé
Un départ sans retour
Des mains m’ont recueilli comme on accueille une offrande
J’ai respiré des flammes
Mes poumons brûlaient
J’ai hurlé de terreur
Épuisé, je me suis endormi au rythme du tambour
Peau contre peau,
Caressé
Premier port
Apaisé.
Jeudi 5 octobre 2023 – La maison du Pêcheur - Locmiquélic
Antoine LEPRETTE
Où es-tu donc passé adolescent perdu ?
Tu es parti bien loin au pays de mes songes
Longtemps tu es resté, comme collé à ma peau
J’ai été, tu n’es plus
Dans quel monde étrange tu sembles être dissout ?
Il est si loin l’adolescent aux joues de pêche, au parfum de groseille
Et pourtant mon âme, le sens-tu palpiter
Ce cœur adolescent qui s’enflammait si vite ?
Qui riait, qui pleurait, qui s’embrasait
Pour un sein aperçu
Un sourire reçu
Pour un nombril
Ton nombril, le mien, les seuls centres du monde
Je t’aime encore tu sais
Toi qui m’a donné tous mes premiers émois
Nos langues maladroites unies dans un frisson
Je, tu, nous,
Je m’aimais en toi, en toi je me fondais
« Je est un autre » s’exclamait Rimbaud
Et « Tu » es mon double
Nous avions dix sept ans.
Antoine Leprette -
Entrer dans un corps inconnu, sans filet, sans notice
Étranger
Sentir ce corps exulter, triompher
Source de peur parfois
Et de plaisir aussi
Te dire « je t’aime » pour la première fois
Pour un jour, pour la vie
Être ébloui, le cœur transi
Être immortel
Dévorer le monde, l’embrasser, jubiler
Être étourdi
Rire et pleurer sur ce monde
Parfois pour rien, parfois pour tout
Sans comprendre, étonné
Ne rien savoir sans le savoir
Douter et être sûr de tout
Bardé de certitudes
Et devant soi, un avenir infini
Rêver sans entraves
Avoir la beauté du diable et des copains pour la vie
Antoine Leprette