Poème publié dans le numéro 27 de la revue Spered Gouez (Esprit sauvage). Pour commander cliquer ici
Extrait:
S’ennuyer
Tourner en rond
Mortelle lassitude
Terrible solitude
S’ennuyer seul
A deux, en foule
Au milieu de la foule
Ne plus sentir son cœur battre
Redouter les minutes qui passent
Quand plus rien ne se passe
Qu’il n’y a plus rien à faire
Qu’attendre, attendre, attendre !
Sentir ces petites décharges électriques qui parcourent la nuque,
Une vague nausée au niveau du plexus,
Cet étrange mal au cœur qui monte, qui monte !
Le Temps se remplit du vide et ce vide gagne mon temps.
Dans le rien, comme à l’origine, est tapie l’énergie du tout.
Puisqu’il me faut attendre et n’espérer de rien,
Puisque la joie ne me vient plus du plaisir des autres,
Absents ou anonymes en foule amorphe,
Je décide de filer,
Je pars en rêverie,
Mon esprit vagabonde.
Ce vide est comme un puits,
Je m’abreuve de son eau.
Une tache sur un mur devient une madone,
.... suite du poème dans le n° 27 de la revue Spered Gouez
Antoine Leprette
Ses doigts courts, épais
Ses doigts courraient
Agiles sur le clavier
Le clavier du piano
Du piano à bretelles
C’était jour de marché
Il faisait beau ou il pleuvait
Ses notes s’envolaient pour nous faire danser
Valses, tangos, sambas
Devant « Chez Josette »
Devant « Chez Paulette »
Il jouait pour nous tous
Pour nous donner un peu
De son soleil à lui
Un pt’tit bout de bonheur
Il venait de si loin
Son singe sur les épaules
Son grand chapeau, légèrement penché
Il venait de si loin
Là-bas
Des Canaries
Il savait tout jouer, piano, saxo, violon
Il aurait pu jouer Mozart, Chopin, Verdi
Dans de beaux théâtres
Dans des salles averties
Sa sœur l’avait fait, qui chantait Rossini
Mais lui avait choisi
Pas de baguettes pour moi
Je rêve avec Schubert
Mais préfère les flonflons
Les airs d’accordéons
Pour faire danser musette
Les filles et les garçons
Ne rien devoir
Ni à Dieu, ni à Diable
A personne
Mais donner du bonheur
De ces bonheurs tout simples
Mes notes si futiles
Mes rythmes qui dansent
Mes notes d’accordéon
Et puis !
A la fin du morceau
Sa tête s’inclinait
Lentement sur le côté
Son bras droit quittait le clavier
Le clavier de son piano
Son piano à bretelles
Son pied droit en avant
Son bras droit lentement
Doucement se levait
Avec un grand sourire
Pour saluer
Il vous disait « merci !
De m’avoir écouter
De m’avoir applaudi »
Il s’appelait Chico
Il était notre ami.
Antoine Leprette
Mardi 7 septembre 2021
La Maison du Pêcheur – Locmiquélic
"Être(s) libre(s)! Vivant(s)!" (recueil en préparation)
Un poème de mon frère François Leprette, écrit en 1966
Lire la suite de A t’on encore le droit de rêver un peu ?
Poème publié dans le n° 184 de la revue Florilège de septembre 2021
Extrait:
"Elle est partie mon amour, mon aimée
Et l’horloge s’est arrêtée
Le Temps s’est figé
Dans la cour de l’école jouent les enfants
...................."
Antoine Leprette
Samedi 19 juin 2021
Dans le train Paris-Lorient
Dans "Après le départ d'Isa" et "Dans les fêlures du Temps" (recueils en préparation)